« La santé est le trésor le plus précieux et le plus facile à perdre ; c'est cependant le plus mal gardé » disait un médecin du 18ème. Malgré les avancées fondamentales de la médecine ces paroles demeurent d'actualité. La santé reste la première préoccupation des Français1. Si la science permet de combattre certaines maladies, il n'en reste pas moins que le développement de notre consommation, voire même de notre surconsommation, nous a conduit à faire face à l'amplification et l'aggravation de certaines pathologies.
Aujourd'hui les chiffres sont inquiétants : l'allergie est classée par l'OMS au quatrième rang des maladies chroniques après le cancer, les pathologies cardiovasculaires et le sida. Elle a doublé en 20 ans.
22 millions de Français sont touchés par l'allergie soit 30% de la population. Ce pourcentage devrait passer à 50% à l'horizon 2050.
Pollution intérieure et allergies respiratoires
Les habitations, lieux de travail, écoles, administrations, transports seraient 5 à 10 fois plus « pollués » qu'à l'extérieur. Et nous passons entre 70% et 90% de notre temps dans ces endroits clos (90% pour les enfants)... Constat : près d'1 Français sur 4 serait concerné par une allergie respiratoire (rhinite, asthme, bronchite chronique)2. Et ce ne sont pas les événements récents (pics de pollution) qui amélioreront ces statistiques.
Les intérieurs renferment en effet des substances pouvant présenter un risque, les plus connues étant le formaldéhyde et le benzène. Au quotidien, la ventilation, les produits détergents, les peintures, le mobilier, les animaux, les moisissures... ont un impact sanitaire qui peut agir sérieusement sur notre santé (réactions respiratoires en 1er lieu) et notre vie quotidienne (inconfort, etc.).
La relation entre qualité de l'air et impact sur la santé est enfin devenue une préoccupation par les pouvoirs publics. La création de L'Observatoire de la qualité de l'air intérieur dès 2001 témoigne de cette volonté qui s'est accélérée par la suite à travers plusieurs initiatives (grenelles, sensibilisation, étiquetage, formation, dispositif de conseillers en environnement intérieur...), et a porté ses fruits avec le second Plan National Santé Environnement. Pour les enfants, plus exposés et plus sensibles (13 % des enfants de 11 à 14 ans auraient déjà eu de l'asthme dans leur vie3), une mesure obligatoire de la qualité de l'air dans les écoles et les crèches aurait d'ailleurs été effectuée en janvier 2015.
Substances allergènes et allergies cutanées
Comme les muqueuses respiratoires, la peau est la frontière avec l'extérieur. Celle-ci peut être en contact avec des substances allergènes qui provoquent urticaire, eczéma, dermatite atopique. Si l'on reprend l'exemple des enfants, les allergies cutanées les touchent tout particulièrement. 15% des enfants de moins de 3 ans présentent ou ont déjà présenté de l'eczéma, et 30% des nourrissons porteurs de dermatite atopique présentent un asthme à partir de deux ans4.
Ce qui n'est pas nouveau, c'est que les substances allergènes entrent dans la composition de nombreux produits que nous utilisons quotidiennement, sans s'en rendre compte. Souvent, les allergies sont causées par les fragrances contenues dans les produits vaisselle, lessives, assouplissants, parfums, crèmes, savons....A ce jour, 26 allergènes ont été reconnus par la réglementation européenne. Demain, ils seront certainement bien plus nombreux puisqu'il serait question de plus de 80 allergènes reconnus à l'horizon 20155.
Evidemment, les facteurs génétiques prédisposent à l'allergie (plus de 50 % des personnes atteintes d'eczéma atopique ont un membre de leur famille au 1er degré atteint de cette pathologie. Lorsque les deux parents sont atteints, le risque pour l'enfant de le développer est estimé à 80%6).
Toutefois à cela s'ajoutent les facteurs environnementaux (pesticides en agriculture, additifs dans les produits de grande consommation) mais également les habitudes quotidiennes qui affectent le système immunitaire (désinfection permanente, produits surpuissants irritatifs et parfumants, exposition aux différentes pollutions, stress..). Ils augmentent les pathologies cutanées.
D'après le dernier sondage BVA pour L'Arbre Vert7, les problèmes de peau touchent près de 1 foyer français sur deux. 38% ont une peau atopique ou très sensible, 21% sont des allergies cutanées. Suite à la recommandation d'un professionnel de santé, plus de la moitié d'entre eux (54%) ont dû changer certains produits de leur quotidien. 86% de ces foyers ont changé leurs habitudes d'achat !
Médecins et industriels
Les professionnels de santé tentent de répondre aux interrogations des patients allergiques toujours plus nombreux.
En effet, les patients, aussi consommateurs, sont souvent désorientés pour effectuer leurs achats de produits courants, surtout face au « health washing » sur les étiquettes qui peut parfois être déroutant. « Quel produit choisir sans nuire à mon bien être ou à ma santé ? Acheter une lessive ou un produit douche peut être très compliqué ! »
Cette prise de conscience collective devrait se faire à tous les niveaux : consommateurs, industriels, distributeurs, médecins.
D'ailleurs, selon la dernière étude d'Ethicity, la santé est le 1er critère d'achat d'un produit écologique. Et face à une confiance faible envers les entreprises, de seulement 30% et en diminution, les labels ont le grand mérite en France d'apporter de réelles garanties et de contribuer à faire évoluer la consommation sur une approche plus responsable (Ecolabel Européen, Allergènes Contrôlés plus récemment). Charge aux industriels de s'engager !
Alors maintenons le cap et allons plus loin.
Préservons nos ressources, toutes les ressources possibles et préservons ainsi notre capital individuel, notre Santé.
Faisons évoluer nos habitudes pour consommer mieux.
Plus de conseils, plus d’astuces, plus de respect sur Graine de Respect !
1 Enquête TNS Oct. 2012
2 Comité Français d'Observation des Allergies
3 Observatoire de la qualité de l'air intérieur
4 CHU de Nantes, sept. 2013.
5 Avis du Comité scientifique de sécurité des consommateurs de l'Union européenne
7 Sondage BVA pour L'ARBRE VERT Mars 2014